En 1963, Jacqueline Lamba est invitée par ses amis de longue date, Henri Laugier et Marie Cuttoli à Simiane, un village médiéval des Alpes de Haute Provence, entouré de lavande. La découverte de la région est bouleversante. Au point qu’ils lui prêteront la maison tous les étés pendant 17 ans de juin à octobre. Elle peint le matin dès l’aube, passe ses après-midi en promenades jusqu’à la nuit tombante. Elle y reçoit de rares visites et mène une vie quasi monastique.  

Henri Laugier (1888-1973) est le fils d’un instituteur qui avait hérité d’un ancien et beau manoir perché sur les hauteurs du village de Simiane. Sa mère, une fois veuve,  y vécut de 1935 à 1952. Lui-même était né à quelques kilomètres de là, à Mane. Henri qui a obtenu sa thèse de médecine en 1919, a été professeur de physiologie à la Sorbonne en 1929 avant de devenir administrateur de grandes institutions scientifiques. Grand érudit, curieux de tout, grand défenseur de la paix, très généreux, il passa les vingt dernières années de sa vie avec Marie Cuttoli entre Paris – rue de Babylone –  et leur villa Shady Rock au cap d’Antibes. Il aimait les personnalités hors du commun, comme Jacqueline Lamba. Il est enterré à Simiane comme sa compagne qui ne lui survécut que quelques mois.

Les photos, de 1971, sont de Henri Yves Cazin

Sans titre, 1960. Huile sur toile, 125 x 135 cm

Exposition à la Galerie Pauline Pavec « Un arc en ciel en pleine nuit »  du 29 mars au 14 mai 2022, en collaboration avec Aube Breton Élléouët , Oona Élléouët et Merlin Hare. La galerie exposera à cette occasion des toiles de sa série des Nuages produites entre les années 1960 et 1980.

Les oeuvres de Jacqueline Lamba sont également dévoilées par la galerie pour Art Paris Art Fair du 7 au 10 avril 2022. A cette occasion Jacqueline Lamba fait partie de la sélection d’Alfred Pacquement sur les thèmes des Histoires Naturelles.

La galerie présentera aussi le travail de Jacqueline Lamba sur Tefaf Maastricht entre le 24 et le 30 juin 2022.

« Jacqueline Lamba, L’Amour fou d’André Breton, du nom de l’essai poétique que le fondateur du Surréalisme lui dédia, se consacra toute sa vie à la peinture dès sa formation à l’Ecole des arts décoratifs. Mariée à André Breton quelques mois après sa rencontre avec le poète en 1934 qui la décrit alors comme « scandaleusement belle », elle participe aux expositions du groupe surréaliste telle celle de la galerie Charles Ratton en 1936 où elle présente des poèmes-objets. De Paris à New York en passant par le Mexique, son itinéraire la met en contact avec de nombreuses figures du groupe tandis qu’elle développe une amitié avec Dora Maar ou Frida Kahlo. Aux USA, puis après son retour en France en 1955 sa peinture s’écarte du surréalisme pour une approche plus abstraite où se ressent l’influence de Picasso. C’est à partir des années soixante que son oeuvre trouve son style définitif, une peinture de la lumière qui évoque la nature qu’elle a sous les yeux, en particulier dans le village des Alpes-de-Haute-Provence où elle passe les étés. Elle suggère sur la toile des ciels constellés de taches et de points lumineux. Le secret, écrivait-elle, serait de capter sur une toile chaque forme dans sa lumière, c’est-à-dire au moment précis où la lumière devient la forme. Ce serait comme de voir un arc-en-ciel en pleine nuit. »
Alfred Pacquement,
Histoires naturelles : un regard sur la scène française,
Art Paris 2022

GALERIE PAULINE PAVEC

45, rue Meslay 75003 Paris

www.paulinepavec.com